Animant un évènement du groupe Maïa, belle ETI lyonnaise, axée construction mais en pleine diversification de ses activités, je découvre le Colonel Christian Velluz, ancien leader de la Patrouille de France, conférencier plein de bienveillance venu inspirer les équipes.

Challenge un peu paradoxal de cette unité d’élite de l’Armée de l’Air qu’est la Patrouille de France : Mettre le danger en vedette avec un maximum de sécurité.

Jugez plutôt : en patrouille serrée, à seulement 30 mètres au-dessus du sol, les avions se croisent à 600 km/h, une vitesse de rapprochement de 300 m par seconde. Forcément dans l’anticipation et pas dans la réaction. C’est la superbe photo d’illustration.

La Patrouille vole sur des Alfajet de 1981 qui se maintiennent très bien au fil des ans. Pendant longtemps, elle a été dans la performance. Aujourd’hui, l’objectif est la pérennité de l’unité.

Pour cela, l’équipe de 9 pilotes se coordonne autour du leader et perpétue 3 valeurs fondamentales :

La confiance. Quand on est dans un cockpit, à faire des figures aériennes sans pouvoir consulter les instruments de bord, altitude ou vitesse, car on vole à vue en se repérant sur le leader, on comprend toute l’importance de la confiance.

La cohésion, pour atteindre une performance maximale dans la coordination de l’ensemble. La perfection des figures impressionne.

La bienveillance, qui n’est pas forcément une valeur spontanément militaire.

Par des principes mis en place, la Patrouille de France se protège de certains dangers.

La routine, la perte de vigilance, qui peut conduire à l’accident.

L’excès de performance

L’excès de confiance

Chaque année, changement de leader et renouvellement de trois pilotes, choisis par cooptation pour leurs qualités humaines.

La Patrouille doit être irréprochable, au sol comme en vol. Elle est symbole et représente l’excellence d’une nation.

La performance, c’est aussi tenir sa place. Travailler sa propre perfection au sein du groupe. Comme dans d’autres disciplines de vie, avec la répétition du geste, le cognitif devient instinctif. Le meilleur moment, c’est quand tout est parfaitement calibré et se déroule en osmose totale.

La répétition des manœuvres se fait parfois avec des mouvements de mains. Moment magnifique de concentration où l’équipe semble conduite par un chef d’orchestre.

Les bonnes personnes, du travail et des procédures. Ce n’est pas une recette magique, mais certainement les fondements de la performance.

La prévention du danger fonctionne beaucoup sur la remontée d’informations. Car la Patrouille doit fonctionner 10 fois sur 10, pas 9 fois sur 10. Et pour favoriser cette remontée d’information, l’ambiance est décisive. S’il y a un problème, il est important qu’un membre exprime ce qui ne va pas et le groupe apporte une solution.

Dans la réussite collective, pas de grosse tête. L’important, c’est la Patrouille, pas l’ego de tel ou tel pilote.

L’effet pervers de l’esprit d’équipe, c’est que l’équipe s’auto-protège et l’on peut avoir du mal à sanctionner, à écarter quelqu’un alors que parfois, cela devient nécessaire. Le leader doit savoir taire ses sentiments.

Voici donc quelques réflexions partagées avec beaucoup d’humanité par Christian Velluz lors de son intervention. Merci à lui et c’est sûr, on ne suivra plus les festivités du 14 juillet de la même façon.

Prenez le temps d’aller rêver sur le site officiel.

http://www.patrouilledefrance.fr/

Trailer de la patrouille.