Le concours Éloquentia libère chez les jeunes tout ce que la parole peut produire et propager de positif : confiance, audace, curiosité, humour, culture, écoute, affirmation, ouverture, réflexion, dépassement des peurs, sincérité, humilité, … La liste pourrait devenir discours.

Énergie vitale d’aller vers les autres, mot à mot, avec l’envie de donner le meilleur de soi, jusqu’à s’étonner des émotions ressenties et partagées.

Cette finale internationale du 15 février marque 10 ans d’action.

Une décennie depuis les premières rencontres balbutiantes dans une salle universitaire de Saint-Denis, au bout de la fameuse ligne 13. Au fil des années, l’art oratoire, cette quête du lien magique entre le coeur qui parle et les yeux qui écoutent, a métamorphosé tant de jeunes ! Certains venant de loin par leur origine, d’autres revenant de loin par leurs galères, toutes et tous, portés par l’élan de la découverte.

Une décennie d’accompagnement pour l’équipe d’encadrants et de bénévoles, toutes et tous habités par la passion et le goût des autres.

Une décennie pour arriver à cet auditorium bondé, incandescent, à la Maison de Radio France !

Sur scène, devant un jury de personnalités* reconnues pour leur engagement, leur créativité, quatre nouveaux talents se révèlent. Des natures attachantes qui tour à tour, dans un rond de lumière, apostrophent vaillamment 1 500 personnes pour déclamer leur flamme.

Les pitchs sont crépitants d’inventivité, laissant certains mots plantés dans la mémoire :

« Le Vietnam reste le nom d’une guerre plus que d’un pays et Hiroshima le nom de l’enfer plus que d’une ville. »

« On n’est pas dupe, on demande à être trompé. »…

Ces trois filles et ce garçon nous surprennent, articulent avec gourmandise des bonbons mots aux mille saveurs, donnent corps à leurs idées comme la danse dessine la musique, savourent la force du silence quand le dernier mot résonne. Et ça marche ! Dans les gradins, les mains sont chaudes d’applaudissements, les sourires se répandent et se répondent.

Dans cette tribu Eloquentia, pas de clash, de polémique ou de discrimination, mais du respect, de l’empathie. Et une générosité qui circule d’accolades en embrassades. Pour encadrer le challenge, Juliette Fievet propage une bonne humeur contagieuse entre une séquence émotion avec Stéphane de Freitas, un flot de punchlines scandé par Kery James, une déclaration d’humour de Kheiron et quelques moments imprévus. Une bienveillance chahutée avec talent et tendresse par un des piliers du projet Eloquentia : Bertrand Périer. Juste avant la remise des prix, ce champion de la rhétorique nous régale d’une synthèse exquise de finesse, d’humour, d’impertinence.

Après des libérations, victoire de Sybille Brunel et félicitations à ses trois challengers. Un bravo collectif !

Dans le public, chacun, chacune repart avec l’envie d’exprimer son enthousiasme À VOIX HAUTE. Une initiative de bien commun ? Née dans le 9-3 ? Conduite avec un bel esprit populaire pour valoriser et conforter la jeunesse ? Oui, il y a dix ans, un rêve a pris la parole…

* Kery James, Camille Étienne, Jhon Rachid, Flora Ghebali