Paris, un soir de pluie chaude. A la Gaité Lyrique, la Newsletter Climax convoque public et auteurs autour du thème : quelles représentations la science-fiction nous donne de l’avenir ?

Ce débat, où les mots politique et écologie reviennent à maintes reprises, me permet de formaliser une conviction : L’écologie n’est plus un parti politique.

Il y a une cinquantaine d’années, l’humanité a vu la Terre sur laquelle elle vit… depuis l’espace. Ce n’est pas SA Terre, c’est une planète où l’humanité s’est développée au milieu d’autres espèces. Ce qui tenait de l’imaginaire intérieur depuis des millénaires est devenu regard extérieur, perception visuelle, voire physique pour certains astronautes. Désormais la strate ultime de notre réalité multicouche, c’est cette boule qui nous héberge en tournant dans l’espace. Pas de planète B.

Le rapport de l’homme à la Nature a toujours été un sujet philosophique. Mais depuis cette prise de conscience des années 70, des groupes de militants puis des mouvements puis des courants politiques ont façonné une conscience structurée de l’écologie, ses enjeux, son fonctionnement.

Cette conscience s’actualise au fil des évènements et des avancées scientifiques. Aujourd’hui, les bouleversements climatiques documentés et mesurés demandent de l’action et un engagement collectif.

Le développement durable est l’affaire de tous.

Des tendances de fond comme indicateurs du changement :

Les dirigeants commencent à élaborer une RSE durable dans leurs entreprises. Les scientifiques se mobilisent pour accélérer la prise de conscience publique et apporter une aide à la décision politique. Les labos de R&D cherchent des alternatives vertes à des produits, des composants, des matériaux, par exemple l’Occident redécouvre les qualités remarquables du bambou que les asiatiques utilisent depuis des millénaires. Le tourisme et l’évènementiel réorientent leurs activités pour diminuer leur impact environnemental. La Fresque du Climat, créée par un français, a déjà sensibilisé un million de personnes. Par nécessité, l’industrie optimise ses consommations d’énergie et de matières. La volonté de souveraineté dans les secteurs vitaux, l’économie circulaire, les circuits courts… Le fil rouge de l’environnement et du développement durable traverse tous les secteurs, reliant tous les publics.

Ils ont voté pour un parti ou pour une cause ?

Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Besançon, Tours, Annecy et Grenoble. 2020, sept villes de plus de 100.000 habitants élisent un maire écologiste. Est-ce l’engouement des électeurs pour un parti ou la préoccupation principale d’une majorité de la population qui prend de l’ampleur ?

Le Ministère de la Transition Écologique est l’un des 17 ministères du gouvernement. Vous trouveriez normal qu’un parti politique incarne à lui tout seul la Justice ou l’Économie ou la Santé ? Le Mouvement de la Pleine Forme ? Le MPF, un parti politique uniquement axé sur le bien-être, la santé, la gym ??? Ridicule.

Puisque les gouvernements de tous bords doivent l’intégrer dans leur action, pourquoi l’écologie serait un parti politique ?

Par ailleurs, concentrer l’écologie dans un parti est sûrement pratique pour les autres qui se dédouanent de l’action en mettant les questions d’environnement sur le dos des Verts. Au lieu d’appréhender l’écologie comme un challenge collectif, on compartimente, on stigmatise, on attend le faux pas, on condamne les excès, on raille la naïveté allant jusqu’à décrédibiliser en inventant l’éco-terrorisme !

Écosystème : Ensemble formé par une association ou communauté d’êtres vivants et son environnement.

Ce mot omniprésent dans notre quotidien ramène à une notion essentielle de la vie et de son organisation.

Dans l’actualité résonnent d’autres mots formés avec la racine éco : éco-anxiété, écotourisme, écotaxe, écoresponsabilité, écodéveloppement, écocide, …

Bref, l’écologie est au coeur du vivant et notre quotidien l’impacte vers le mieux ou le pire.

Pour finir, régulièrement des politiques ou des responsables disent : On n’a pas que des droits, on a aussi des devoirs. Et bien sûr, personne ne précise jamais quels sont ces fameux devoirs. Les mots restent totalement creux et abstraits, exprimant un constat mais aucune perspective d’action.

Si on devait définir collectivement des devoirs, on peut en imaginer un fondamental sur le respect écologique.  » Mon devoir de citoyen est de ne pas détruire, d’altérer le moins possible l’environnement naturel qui est le premier, le plus essentiel bien commun. »

En conclusion, il est temps de s’emparer collectivement de l’enjeu écologique, de décloisonner le champ d’action par la pédagogie, le partage des tâches, la communication et l’engagement. Vous êtes d’accord ?